Le mouvement est créé en réponse à une stimulation de l’environnement.
Un organe des sens comme l’œil, est un récepteur qui capte cette information.
L’information stimulant l’organisme est appelée « un stimulus ».
L’Homme possède 5 sens. Les muscles sont les effecteurs de la réponse : ils se contractent pour permettre le déplacement des os et donc des membres.
Il existe un lien entre l’œil et le muscle : c’est le système nerveux.
Il est organisé en 2 parties :
le système nerveux central doté de 2 centres nerveux (l’encéphale et la moelle épinière)
le système nerveux périphérique constitué des nerfs crâniens et rachidiens (issus de la moelle épinière).
Les récepteurs sensoriels sont à l’origine de messages nerveux sensitifs transportés par les nerfs sensitifs jusqu’aux centres nerveux.
Ces derniers analysent l’information reçue et enclenchent un message nerveux moteur transporté par un nerf moteur jusqu’aux organes effecteurs du mouvement à l’origine de la réponse. Cette communication est très rapide:
L’encéphale est constitué de milliards de cellules appelées "neurones" et qui sont organisés en réseau : chaque neurone est relié à des milliers d’autres.
Un neurone est une cellule ayant souvent la forme d’une étoile : le corps cellulaire présente des déformations de sa membrane.
Il existe 2 catégories de prolongements : les dendrites et l’axone.
Les dendrites réceptionnent des messages provenant d’autres neurones via une zone particulière de contact : la synapse.
L’axone se connecte à d’autres neurones grâce à des terminaisons synaptiques qui établissent une zone de liaison avec le neurone suivant.
Les messages nerveux, de nature électrique, circulent le long des neurones et sont transmis de neurones en neurones au niveau des synapses par l’intermédiaire de messagers chimiques.
Les mouvements peuvent être volontaires ou réflexes.
Un réflexe est une réaction automatique, involontaire et immédiate d'un organisme vivant face à une stimulation. Un réflexe est donc un mouvement.
Cette réponse dépend de la force du stimulus et de l’état du sujet : les réflexes peuvent être exacerbés, c’est-à-dire augmentés (contraction forte même si le stimulus est faible), ou au contraire amoindris voire même absents.
Un réflexe est caractérisé par la contraction d’un muscle simultanément au relâchement du muscle opposé.
Sur chaque membre, on observe des couples de muscles dits antagonistes car chacun est chargé d’un mouvement opposé au mouvement créé par l’autre muscle comme par exemple le mouvement de flexion opposé au mouvement d’extension. Ainsi les muscles antagonistes ne doivent et ne peuvent se contracter en même temps. L’enregistrement de leur activité électrique le prouve.
Les réflexes interviennent dans le maintien de la posture.
En effet, si le corps se penche, cela étire un muscle qui par « réflexe » va se contracter pour ramener le corps dans sa position verticale.
Ainsi pour maintenir le corps en position verticale permanente, les muscles antagonistes présentent des contractions régulières et alternes permettant de stabiliser l’organisme. On parle de tonus musculaire.
On appelle réflexe myotatique, la contraction réflexe d’un muscle, déclenchée par son propre étirement.
Le réflexe est bien sûr contrôlé par un centre nerveux. On se demande lequel : encéphale ou moelle épinière ?
Pour le déterminer, il suffit d’étudier la vitesse de réalisation d’un réflexe myotatique.
On sait qu’un stimulus déclenche la naissance d’un message nerveux sensoriel qui circule dans un nerf sensitif. Ce message va être analysé par un centre nerveux qui à son tour émettra un message nerveux moteur circulant dans un nerf moteur et qui est responsable de la réponse de l’organe effecteur en l’occurrence le muscle.
Un choc réalisé au niveau du tendon d’Achille provoque un étirement du muscle extenseur du pied (le soléaire). La réponse de ce dernier consiste en une contraction.
Les deux centres nerveux existants qui pourraient être impliqués dans ce réflexe myotatique ne sont pas situés à la même distance. Cette distance est bien évidemment plus courte dans le cas de la moelle épinière que dans le cas de l’encéphale. Les distances tendon d’Achille-moelle épinière et tendon d’Achille-encéphale varient selon la taille du sujet.
Ainsi, la vitesse de circulation des messages nerveux étant connue (50 m. s-1), en mesurant le temps de réaction du muscle extenseur du pied suite à son propre étirement, on pourra calculer la distance parcourue par les messages (v =d/t ) et ainsi déterminer quel centre nerveux est impliqué dans ce réflexe.
Pour pouvoir déterminer cette distance, il va falloir avant tout déterminer le délai « t » entre le choc du marteau sur le tendon d’Achille c’est-à-dire le stimulus et la réponse du muscle.
Pour cela, il faut utiliser un système ExAO sur un cobaye. À l’aide d’électrodes disposées sur le muscle extenseur du pied et d’un marteau médical, tous connectés à l’ordinateur, on peut enregistrer l’activité électrique du muscle sur une période de 1 seconde.
L’enregistrement se déclenche au moment du choc sur le tendon, choc enregistré par le marteau connecté. Sur cet enregistrement, le délai de réponse est de 25 ms. La vitesse de circulation des messages nerveux étant de 50 m.s-1, on peut calculer la distance parcourue par le message nerveux sensitif et le message nerveux moteur.
Si
Or il y a eu un trajet aller et un trajet retour. Ainsi la distance entre le lieu du choc et le centre nerveux est donc de 1.25/2 soit environ 0.63 m.
Une telle distance implique forcément la moelle épinière. Cela permet une réponse plus rapide que s'il y devait y avoir conscientisation du mouvement du muscle et un ordre conscient de se contracter. Ce réflexe est une réponse involontaire et stéréotypée.
Le médecin français François Magendie a réalisé en 1822 des expériences de section des nerfs rachidiens. Il en a tiré l’organisation du réflexe achilléen. À cette époque, il ne pouvait pas enregistrer l’activité électrique : il se contentait d’observer la réponse de l’animal testé.
Aujourd’hui on peut reconstituer ses expériences en enregistrant l’activité électrique des muscles (électromyogramme).
On constate que quand on sectionne la racine dorsale, il y a perte de sensibilité : on suppose que la fibre sensitive passe par la racine dorsale.
On constate que quand on sectionne la racine ventrale, il y a perte de motricité : on suppose que la fibre motrice passe par la racine ventrale.
On constate que quand on sectionne le nerf, il y a perte de motricité et de sensibilité : on suppose que le nerf rachidien (sortant de la colonne vertébrale) contient à la fois des fibres sensitives afférentes et des fibres motrices efférentes.
On constate que quand on sectionne la racine dorsale puis que l'on stimule chaque partie du nerf, seule la stimulation de la partie du nerf côté moelle épinière provoque une activité musculaire et donc transmet une information. On en déduit que les messages circulent du ganglion vers la moelle épinière puis en direction du muscle. Cela confirme notre observation précédente que la racine ventrale transmet des messages moteurs.
On constate que quand on sectionne la racine ventrale puis que l'on stimule chaque partie du nerf, seule la stimulation de la partie du nerf côté muscle provoque une activité musculaire et donc transmet une information. On en déduit que les messages moteurs circulent de la moelle épinière vers le muscle. Cela confirme notre observation précédente.
On constate que quand on sectionne le nerf rachidien puis que l'on stimule chaque partie du nerf côté moelle épinière, aucune activité électrique du muscle n'est enregistrée. Cela signifie bien que par le nerf circulent les messages sensitifs et moteurs.
Le réflexe myotatique met en jeu un arc réflexe qui comporte 5 éléments :
Un récepteur sensoriel inclus dans les muscles et sensible à l’étirement.
La fibre nerveuse sensitive afférente qui remonte au centre nerveux par un nerf rachidien.
Un centre nerveux (moelle épinière) qui traite l’information et dont le motoneurone alpha élabore un message nerveux moteur efférent.
Une fibre motrice efférente qui quitte le centre nerveux, circule dans le même nerf rachidien que la fibre afférente et qui se connecte au niveau des fibres musculaires par une plaque motrice.
Un organe effecteur à l’origine de la réponse, le même muscle qu’au départ du circuit.
Ce circuit est en réalité composé de 2 neurones.
Le fuseau neuromusculaire est un mécanorécepteur constitué de fibres musculaires modifiées et de prolongements neuronaux. Disposé parallèlement aux fibres du muscle, il est sensible à l'allongement de celui-ci, et traduit un stimulus mécanique en un message nerveux. C’est donc un récepteur sensoriel lié aux informations sur les postures et les mouvements venant des muscles et des articulations : on parle de récepteur proprioceptif.
Le corps cellulaire de ce neurone (neurone en T) est situé dans le ganglion de la racine dorsale du nerf rachidien (ganglion rachidien). Ce neurone est un neurone qualifié de « pseudo-unipolaire » car au cours de son développement, ce neurone qui était bipolaire au départ, a perdu sa dendrite au profit d’un unique axone se divisant en deux branches : une branche périphérique qui part de la moelle épinière et va aux muscles, et une branche centrale qui part du corps cellulaire et se dirige vers la moelle épinière.
L’extrémité de la fibre nerveuse afférente est enroulée autour des fibres musculaires formant avec elles le fuseau neuromusculaire. Lors de l’étirement des fibres musculaires et donc des terminaisons nerveuses, un message sensitif naît et remonte par la fibre afférente vers le corps cellulaire situé dans la racine dorsale du nerf rachidien, précisément dans le ganglion rachidien. Cette partie afférente est donc très longue comme on a pu le calculer précédemment.
Du corps cellulaire de ce neurone en T, la partie efférente beaucoup plus courte que la partie afférente, gagne la substance grise de la moelle épinière. La terminaison de l’axone se ramifie pour établir des contacts avec le motoneurone alpha.
Comme les principaux neurones du système nerveux central, ce motoneurone est un neurone multipolaire : il possède de nombreuses dendrites et un axone.
Son corps cellulaire est situé dans la partie antérieure de la substance grise de la moelle épinière située du même côté du corps que le membre détenant le muscle étiré. La moelle épinière est située dans le canal vertébral, protégée par les vertèbres et des membranes, les méninges.
La moelle épinière est constituée :
de la substance grise au centre, qui présente 2 cornes postérieures (= dorsales) et 2 cornes antérieures (= ventrales). Elle contient les corps cellulaires de neurones multipolaires
de la substance blanche à l’extérieur, c’est l’ensemble des fibres nerveuses
L'axone du motoneurone alpha est très long et emprunte la racine ventrale du nerf rachidien. Il constitue une fibre nerveuse efférente conduisant le message nerveux moteur jusqu’à un groupe de fibres musculaires du muscle concerné.
L’ensemble motoneurone-fibres musculaires est appelé « unité motrice ».
L’axone du motoneurone alpha possède une terminaison ramifiée
dont chaque rameau possède un bouton synaptique
connecté à une cellule musculaire
contenant des fibres élastiques
L’ensemble est appelé plaque motrice.
Le messager chimique libéré par la synapse va se fixer sur des récepteurs présents sur la membrane de la cellule musculaire et provoquer, lors de sa fixation, la contraction de celle-ci.
Un nerf sortant de la moelle épinière s’appelle un nerf rachidien. Il y en a au total 62 soit 31 paires : une paire par segment de moelle épinière.
Chaque nerf rachidien possède 2 racines connectées à la moelle épinière :
une racine dorsale afférente
et une racine ventrale efférente.
Un nerf est formé de deux tissus :
Le tissu nerveux, qui contient les prolongements fins des neurones (axones et dendrites, également qualifiés de fibres nerveuses) pouvant atteindre plusieurs décimètres de longueur. Chaque fibre nerveuse est entourée par une gaine graisseuse blanche, la myéline.
Le tissu conjonctif, qui entoure les fibres nerveuses et contient des vaisseaux sanguins assurant l’irrigation du nerf. On distingue l’endonèvre qui entoure chaque fibre et qui est donc collée à la gaine de myéline. On distingue ensuite le périnèvre qui entoure un fascicule autrement dit un ensemble de fibres nerveuses. Puis on distingue l’épinèvre qui entoure le nerf c'est-à-dire l’ensemble des fascicules et des vaisseaux sanguins. On peut également observer du tissu adipeux.