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La France, la métropolisation et ses effets

Introduction

La métropolisation renforce le poids de Paris et recompose les dynamiques urbaines.

Définition

On rappelle que la métropolisation désigne le renforcement de la puissance des métropoles.

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Avec le phénomène de métropolisation, donc, l’importance et l'attractivité des métropoles régionales métropolitaines et ultramarines tendent à se renforcer, mais de façon différenciée, de même que la concurrence qu’elles se livrent. Cela conduit à une évolution de la place et du rôle des villes petites et moyennes, dont certaines sont mises à l’écart,victimes par exemple de la dévitalisation de leur centre-ville, tandis que d’autres bénéficient d’un renouveau porté par une dynamique économique locale et la valorisation du cadre de vie.

Actuellement en France, 26 millions et demi de personnes habitent, vivent et travaillent dans les 17 aires urbaines métropolitaines de France possédant plus de 400 000 habitants.

Définition

L’occasion de rappeler qu'une aire urbaine est un ensemble composé d’une ville centre, d'une banlieue et d'une couronne périurbaine.

Remarque

La métropolisation, polarisée longtemps par Paris, a donné naissance à des métropoles régionales dynamiques et ambitieuses. Chaque métropole affirme ainsi des caractéristiques culturelles, touristiques et économiques afin de se distinguer des autres mais en réalité les métropoles françaises possèdent un fonctionnement et des rôles qui sont de plus en plus proches.

Problématique

L’enjeu de ce cours est ainsi de se demander quelles sont les étapes de la métropolisation en France, ainsi que ses effets.

Pour répondre à cette problématique nous procéderons en deux temps : d’abord nous nous demanderons quelles sont les caractéristiques de la métropolisation en France, puis dans un second temps quels sont les effets de la métropolisation sur les territoires et sur les français.

Quelles sont les caractéristiques de la métropolisation en France ?

Paris domine la hiérarchie urbaine

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Paris, ville primatiale (c’est à dire ville qui s’impose largement en tête des classements et qui domine ainsi le réseau urbain auquel elle appartient.). Capitale politique, premier bassin d'emploi, rassemblant à elle seule près de 20% de la population urbaine (12,5 millions d'habitants), la ville de Paris concentre, selon l’INSEE, 31ù des richesse nationales, 35ù des cadres, 23% des universités françaises et 25% des écoles d'ingénieur en 2018. Elle accueille la quasi‑totalité des sièges sociaux des entreprises françaises et étrangères. C’est aussi la seule ville du territoire à posséder, avec son agglomération, plus de 10 millions d’habitants. Si Paris intra-muros dépasse à peine les 2 millions d’habitants, on en compte dans on aire urbaine plus de 12,5 millions.

Remarque

Marseille; Lyon et Lille sont les seules agglomérations à dépasser le million d’habitants sur le territoire, d’autant que Marseille ne dépasse pas, même avec son agglomération le 1,5 million.

Dès 1947, le géographe Jean-François Gravier publie un ouvrage mettant en lumière le poids de Paris. Celui-ci est intitulé : Paris et le désert français.

Quoi de plus clair pour dénoncer ce qui allait devenir le surpoids de Paris aussi appelé macrocéphalie parisienne ? Depuis, le poids de la ville capitale n’a cessé de croître écrasant les autres villes du territoire. Nous sommes à ce titre une exception en Europe.

Exemple

Dans un pays comme l’Allemagne, les villes sont équilibrées dans un réseau polycentrique et sont connectées efficacement les unes aux autres sans dépendre de la capitale.

En France, le réseau est organisé en étoile autour de la capitale que ce soit en terme de réseaux autoroutiers ou ferroviaires.

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Elle possède également deux aéroports internationaux (Roissy au Nord, Orly au Sud) qui polarisent une forte part des flux européens. Paris accapare les fonctions de commandement dans de nombreux domaines malgré trois décennies de décentralisation destinées à rééquilibrer le territoire. Elle concentre le pouvoir politique; les lieux de décision économique les médias; la recherche scientifique; la création artistique; la vie intellectuel...

Bref, c’est the place to be dans une grande partie des domaines importants de l’économie et de la culture.

Enfin, la puissance parisienne se renforce avec la mondialisation: la métropole parisienne est l’une des rares villes de rayonnement mondial. En conséquence, les politiques publiques ne visent plus à affaiblir le poids de Paris en compétition avec New York, Londres et Tokyo, même si la question de rééquilibrage du territoire national reste d’actualité.

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Paris domine donc fortement la hiérarchie urbaine. Au cœur d'un réseau en étoile qui remonte à la révolution française (le jacobinisme consistant à inscrire le pouvoir au cœur de la capitale), elle a fait de la France un territoire déséquilibré. Deux chiffres sont éloquents: 12 millions de français vivent sur 3 petits % du territoire que représente Paris et sa région. 

Cependant et depuis les années 1960 les autres villes françaises, appelées métropoles régionales s'affirment fortement sur le territoire national.

Les métropoles régionales s'affirment

Définition

Les métropoles régionales, autrefois appelées parfois métropoles d’équilibre, sont des métropoles regroupant des territoires de plus de 400 000 habitants.

Remarque

Initialement au nombre de 14, elles sont depuis le 1er janvier 2018 22 !

Paris est incluse dans ces 22 métropoles. Les 21 autres ont pour vocation à rééquilibrer le territoire national et à faire de la France un territoire urbain plus homogène. Si elles ont un poids modeste à l’échelle européenne, elles n’en demeurent pas moins des acteurs dynamique aux échelles nationales, régionales et locales.

On l’a dit, elles ne rivalisent pas avec Paris, mais la structuration qu’elles apportent au territoire est capitale :

Exemple

Les services rares (université, CHU, lieux culturels …) , les activités économiques innovantes, les emplois, les infrastructures de transport rapide (aéroport, gare TGV …) sont polarisés en leur sein et donnent donc une véritable impulsion aux territoires qui les entourent.

Elles parviennent ainsi à se connecter au réseau de ville national et à Paris, plus ou moins directement. De plus en plus, l'attractivité des métropoles régionales est renforcée en particulier par la rénovation des centres-villes qui deviennent des pôles ultra dynamiques :

Exemple

  • Euralille, à Lille donc;

  • l'île de Nantes, à Nantes,

  •  Confluence à Lyon,

  •   Euroméditéranée à Marseille…

Ce dynamisme important et cette attractivité ont aussi lancé la mise en concurrence de ces villes entre elles, à l’échelle nationale et européenne. Les métropoles les plus dynamiques se localisent à l'Ouest et au Sud de la France. Elles bénéficient d’une bonne connexion aux réseaux de transports.

Exemple

  • On peut citer Bordeaux, ville en pleine expansion et connectée à Paris en 2h04, ou Rennes qui est désormais connectée à Bruxelles, coeur de l’Europe, en seulement 04h00.

  • Certaines d’entre elles sont spécialisées dans les hautes technologies comme Toulouse avec Airbus par exemple, et Grenoble.

  • Cependant une ville comme Lille a réussie sa reconversion et est devenue incontournable au vu de sa position centrale en Europe. Sa gare TGV la connecte à Paris, à la France et à l’Europe et son aéroport dispose de nombreuses lignes internationales.

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Si elles ne parviennent certes pas à rivaliser avec Paris dont la puissance témoigne d’un centralisme tellement ancré qu’il semble irrémédiable, les métropoles régionales n’en arrivent pas moins pour autant s’affirmer et à devenir elles aussi de vrais pôles d’attractivité.

Quelles sont les conséquences de la métropolisation sur les territoires et les sociétés

Le renforcement des inégalités en tous genres

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On le sait car on l’a longuement vu dans le chapitre précédent : la mondialisation renforce la métropolisation, qui elle même renforce les inégalités

Spécifiquement, ce sont les contrastes socio-spaciaux qui sont accentués à l’intérieur des agglomérations, du fait, notamment d’une hausse des prix de l'immobilier depuis 20 ans. Les populations aisées peuvent ainsi choisir leur lieu de résidence: centre-ville rénové ou réhabilité, banlieue pavillonnaire, espace périurbain.

 Dans le même temps, les classes populaires qui occupaient par le passé les centres sont victimes de la gentrification et sont relégués dans des quartiers anciens, souvent dégradés et éloignés des centres.

Définition

On entend par gentrification le phénomène social qui se caractérise par la transformation des habitants d'un quartier dont la catégorie sociale augmente. Pour parler simple on pourrait dire « embourgeoisement ».

Avec ce phénomène, la fragmentation socio-spatiale s’intensifie donc. Concrètement, les politiques urbaines améliorent donc le cadre bâti mais peinent à mettre en oeuvre la mixité sociale.

Exemple

La construction de logements sociaux publics qui sont des logements subventionnés pour les moins fortunés, ne compense pas la disparition d’un parc privé qui accueillait les classes populaires, et surtout, certaines communes préfèrent payer une amende plutôt que de construire le nombre de logements sociaux que la loi leur impose.

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Les grands pôles urbains, et tout particulièrement les villes-centres, réunissent les situations d'inégalités les plus contrastées. Ils sont à la fois le lieu des revenus les plus élevés et celui de la plus grande pauvreté. Notamment parce que l’essentiel des logements sociaux se situe dans les grands pôles.

Le périurbain se distingue par des revenus médians plus élevés (médians signifie que 50% des gens gagnent un salaire au dessus du nombre donné, 50% en dessous) et par une plus grande homogénéité sociale.

Quant au rural isolé il abrite une population pour partie très défavorisée. Le poids désormais très faible dans la population totale de ces populations rurales très modestes accentue encore leur sentiment d’isolement.

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La métropolisation, qui impose aux villes d'être toujours plus attractive et qui les places en concurrence permanente, renforce les inégalités. Ces inégalités sont sociales, économiques et territoriales. Les priorités sont aujourd'hui axées sur les renouvellement des centres, sur le développement des pôles de compétitivité, sur la création des technopôles beaucoup plus que sur l'homogénéisation sociale.

L'exclusion des villes petites ou moyennes

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La France se caractérise aussi par de nombreuses unités urbaines de faible population c’est à dire 200 000 habitants ou moins. Ce sont les villes dites petites ou moyennes. Ces dernières se dispersent dans l’ensemble de la France. On voit ainsi que la grande majorité de la France est urbanisée étant donné que la majorité de la population appartient à des agglomérations.

Cependant, certaines zones de France sont encore moins habitées voire même désertiques.

Exemple

Ainsi, se dégage toute une zone appelé la diagonale des faibles densités surnommée par le passé la diagonale du vide. Cette zone atteint des densités de population particulièrement faibles atteignant parfois moins de 30 habitants au kilomètre carré.

Ce contraste est causé par les exodes ruraux du XIXe et du XXe siècle qui ont peu à peu vidé les campagnes. C’est cette diagonale des faibles densités traversant la France du Nord-Est au Sud-Ouest, autrement dit de la Meuse aux Landes, qui a été particulièrement touchée par cet exode.

Exemple

  • Dès 1971, la politique des villes moyennes est mise en place.

  • Dans les années 1990, des universités, appelées universités nouvelles sont créées dans des villes moyennes.

  • En 2018, 222 villes ont commencé à bénéficier du plan « Action Cœur de ville » ciblant la réhabilitation des logements et la revitalisation des commerces des centres-villes.

Aujourd’hui les politiques publiques veulent faire de ce réseau de petites villes un maillon essentiel pour la cohésion des territoires. Les villes petites et moyennes ont en effet en commun d’être perçues comme un facteur de cohésion, de liant, particulièrement dans les régions où le réseau urbain est moins dense. Simplement, elles évitent les zones de vide. 

Pour le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), ces « villes à taille humaine », largement appréciées des Français, constituent « un trait d’union qui connecte les territoires entre eux », et servent notamment de maillon intermédiaire entre les métropoles et les territoires ruraux.

Conclusion

  • Comme tous les pays développés du monde, la France est touchée par la mondialisation et donc par la métropolisation.

  • La France est polarisée par la ville capitale : Paris. On parle de macrocéphalie parisienne pour désigner ce phénomène.

  • Malgré cela des métropoles régionales tendent à réduire l’influence parisienne et parviennent aussi à polariser des parties du territoire

  • Enfin, la métropolisation est source d’un renforcement d’inégalités difficiles à résorber.

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Commentaires

Anastasia nancy

1
il y a 1 an
Merci beaucoup pour ce cours 
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ProDowntown

0
il y a 1 an
peut tu nous faire une video sur ce cours ?
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