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L'industrialisation en France 2/2

Sommaire
jouerIntroduction
jouerL'Etat soutient et finance des projets
jouerLa question sociale
jouerConclusion du chapitre

Problématique

En quoi l’État est-il un acteur majeur des transformations économiques et sociales durant l’industrialisation de la France ?

Il soutient et finance de nombreux projets

Napoléon III a rapidement désiré que la prospérité soit au cœur de son règne. Pour cette raison, il fait de l’économie une priorité. Napoléon III voit dans la prospérité économique un moyen pour la France de s’imposer sur la scène européenne.

Remarque

Il faut d’abord que les investisseurs aient suffisamment de fonds pour acheter des terrains, des usines, des machines. Les gouvernements de Napoléon III commencent donc par soutenir la création des banques : soit des banques d’affaire comme le crédit mobilier des frères Pereire, ou de simples banques de dépôt comme le Crédit Lyonnais en 1863 et la Société Générale en 1864.

Une fois que les investisseurs ont pu acheter et lancer les usines, il leur faut ensuite acheminer les produits réalisés. L'une des principales initiatives de Napoléon III est la révolution des transports.

Exemple

Ce sont pas moins de six grandes compagnies de chemin de fer qui sont créées et la longueur des voies ferrées est multipliée durant le Second Empire par cinq. Le commerce intérieur peut alors s'épanouir dans ce qui apparaît pour la première fois comme un véritable marché national.

Des ports déjà relativement importants comme Le Havre, Bordeaux et Marseille sont agrandis, d'autres sont créés, comme Saint-Nazaire. Ils abritent une flotte moderne et nombreuse. Enfin, les villes les plus importantes sont reliées par le télégraphe. C’est l’État qui assure la construction des infrastructures et qui choisit les tracés. La logique retenue, et bien perceptible de nos jours est celle d’une logique Paris-Province.

Tous ces exemples montrent la politique économique volontariste du Second Empire, inscrite dans la modernisation économique du pays. Mais cette politique est confrontée à des revendications de plus en plus importantes d’une classe en pleine explosion : la classe ouvrière.

Il tente de trouver des réponses à la « question sociale »

Définition

Tout d’abord on entend par “question sociale” l'état d'interrogation dans lequel se trouvent plongés les politiques et les économistes, face aux transformations radicales du travail provoquées par la révolution industrielle.

On l’a vu, les transformations économiques du pays sous le Second Empire sont importantes.

Elles vont de pair avec de fortes transformations sociales, qui touchent notamment le monde des ouvriers. Les conditions de travail des ouvriers sont extrêmement difficiles en plus d’être soumises à un contrôle très strict du patronat. Chaque ouvrier possède notamment ce qu’on appelle un livret ouvrier qu’il doit toujours avoir sur lui.

Définition

Le livret ouvrier ’est un document délivré par la police ou la municipalité, qui suit les ouvriers dans leurs emplois successifs et qui doit être remis à chaque patron. C’est une sorte de passeport qui permet de contrôler les allées et venues des ouvriers : un ouvrier ne possédant pas son livret peut être considéré comme vagabond et emprisonné. Le livret ouvrier renforce aussi le pouvoir des employeurs sur les travailleurs : si un ouvrier souhaite quitter son emploi mais n’obtient pas la signature de son employeur sur son livret, il n’a aucune chance de retrouver un travail. Le livret ouvrier est supprimé en 1890.

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L’ouvrier sous le Second Empire, travaille entre 10 h et 12 h par jour. La pression sur l’ouvrier est importante, car on est souvent payé à la pièce, ou bien à la journée de travail. Un simple retard peut avoir de lourds effets, allant de la sanction au licenciement.

L’objectif des usines étant de produire le plus possible en un temps toujours plus réduit, les cadences sont en accélération constantes et peuvent être à l’origine d’accidents ou d’épuisements. Les transformations étant alors très rapides, les ouvriers sont peu formés, ou bien formés très rapidement aux risques liés à leurs emplois et à leurs fonctions.

Enfin, les ouvriers sont peu rémunérés, ce qui fait de la classe ouvrière une classe précaire. Ceux-ci vivent alors dans des quartiers où les logements sont souvent petits et insalubres. Les maladies comme le typhus et le choléra sont fortement présentes dans les quartiers ouvriers.

Face à cette situation, l’État essaie d’intervenir et d’apporter des réponses à la misère ouvrière en créant par exemple les cités ouvrières destinées à accueillir dans des conditions correctes les travailleurs. Mais au départ, dans une certaine forme de tradition, l’État réprime violemment toutes les revendications ouvrières. Face à cette attitude, les manifestations se multiplient.

Exemple

Afin de montrer sa considération envers eux et de calmer une classe qui inquiète par son nombre, l’État accorde aux ouvriers le droit de grève en 1864. Cette loi est une grande avancée sociale même si elle n’est pas complète à cause de l’absence de la reconnaissance du droit de réunion qui n’arrive qu’en 1868. Le paternalisme industriel est lui aussi encouragé.

Définition

On entend par paternalisme industriel une attitude du chef d’entreprise vis-à-vis de ses ouvriers : Cette attitude du chef d’entreprise consiste à octroyer à ses ouvriers des avantages sociaux afin de leur offrir une vie un peu meilleure et une forme de reconnaissance, même si en réalité, le paternalisme industriel avait pour objectif de contrôler la vie des ouvriers dans l’usine mais aussi en dehors de l’usine.

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On voit donc que face à la question sociale, qui naît avec l’industrialisation, l’État tente de trouver des améliorations, parfois symboliques, parfois réellement profondes, fin de ménager une classe ouvrière de plus en plus nombreuse, qui inquiète, mais sur laquelle repose désormais la prospérité économique de la France. 

L’œuvre sociale de Napoléon III a donc été bien réelle, mais l’empereur n’a eu néanmoins ni le temps ni les moyens de mener à son terme une législation sociale conforme à ses ambitions.

Conclusion

  • Les transformations des modes de production (mécanisation, essor du salariat...) et la modernisation encouragée par le Second Empire ;

  • L’importance et la persistance du monde rural malgré les débuts de l’exode
    rural ;

  • L ’importance politique de la question sociale et les tentatives politiques d’y répondre.

  • Enfin, ne pas perdre de vue que s'il est réel et important, le développement économique de la France durant le Second Empire doit être nuancé : Jusqu'au XXe siècle, l'agriculture reste l'activité principale et l'industrie demeure dominée par les vieilles activités textiles au détriment de la métallurgie. De plus au niveau international, l'Angleterre, l’Allemagne et les États Unis connaissent un développement économique beaucoup plus fort que celui de l'Empire.

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