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La IIème République et le Second Empire 1/3

Sommaire
jouerIntroduction
jouerLiberté(s)
jouerEgalité
jouerFraternité

Introduction

Nous voici à la fin du XIXᵉ siècle. Après un demi siècle de révoltes et de révolutions, la France s’engouffre vigoureusement dans la voie de la République. C’est dans ce cadre que la IIᵉ République voit le jour le 22 février 1848, mettant fin au règne du roi Louis Philippe Ier, et à la monarchie en France. La révolution de février 1848, en plus d’abolir la monarchie et de proclamer la République, instaure le suffrage universel masculin c’est-à-dire qu’il n’est plus nécessaire pour les électeurs de payer une contribution financière pour voter. Les libertés publiques progressent et l’esclavage est définitivement aboli…

Cependant, le lancement de la IIᵉ République n’est pas synonyme d’épanouissement politique et d’harmonie sociale. En effet, de profondes ruptures et de fortes tensions existent dans cette France chahutée depuis 50 ans : divisions entre les villes et les campagnes, entre les ouvriers et les bourgeois, et encore divergences de fond entre les républicains et les conservateurs.

Finalement, la deuxième République est certes un pas de plus vers la démocratie, mais n’en reste pas moins un système très imparfait et fragile ; si imparfait et si fragile qu’il conduit en 1852, à la restauration de l’Empire (!).

Problématique

À la lecture de ces éléments, on peut donc se demander pourquoi la deuxième République échoue-t-elle à rendre durable l’expérience démocratique ?

Pour répondre à cette problématique, nous procéderons en trois temps. Le premier temps nous permettra de nous intéresser aux succès et aux avancées démocratiques offerts par la deuxième république. Le second temps nous invitera à réfléchir aux facteurs mettant fin à l’expérience démocratique de la deuxième république. Enfin, nous nous attarderons dans la dernière partie au régime autoritaire qui voit le jour à la fin de la deuxième république : le Second Empire.

Problématique

Quels sont les succès et les avancées démocratiques offerts par la deuxième république ?

Liberté(s)

Les libertés sont au cœur des ambitions de la deuxième république. Cela se traduit par une série de mesures emblématiques prises rapidement par le gouvernement provisoire formé en février 1848 : voici venu le temps de la fin de la censure des journaux, de la fin des délits d’opinion ou du contrôle des arts et des spectacles.

De manière générale, la chute de Louis Philippe Ier provoque une effervescence intellectuelle, mais aussi populaire, désireuse de développer le vent de liberté initié en 1789.

Exemple

  • On voit par exemple dans de nombreuses provinces de France des religieux bénissant des arbres ; appelés arbres de la liberté.

  • Dans le même temps, avec la fin de la censure, les clubs et les salons où se réunissent débatteurs en tous genres se reforment activement, permettant ainsi la diffusion des idées.

  • Cet achèvement de la censure provoque également le retour des journaux sur le devant de la scène ; journaux qui se multiplient de façon importante.

  • Pis encore, profitant de ce dynamisme démocratique, les femmes, via quelques porte-voix charismatiques telle Eugénie Niboyet, femme de lettres et créatrice du journal La Voix des Femmes en 1848, essaient elles aussi de défendre leurs libertés.

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Cependant, il est important de préciser que malgré ce contexte libertaire, les femmes sont rapidement muselées : c’est ainsi qu’on les interdit de réunions politiques et qu’on les exclut des clubs, et cela dès juillet 1848. Des libertés oui, des libertés pour tous, pas encore.

Egalité

Les libertés se développent donc, et dans le même temps l’idée d’une égalité entre les citoyens fait son chemin. Cette égalité, voulue par les meneurs de la République que sont le poète Alphonse de Lamartine, l’avocat Alexandre Ledru-Rollin, ou le journaliste Victor Schœlcher est matérialisée par plusieurs réformes majeures, que nous allons citer par ordre chronologique.

Exemple

  1. 5 mars 1848 : le suffrage universel masculin, pour la première fois dans le monde, est instauré. Avec le suffrage universel, il n'est plus question, comme sous les régimes précédents, de réserver le droit de vote aux plus riches, mais bien à tous les hommes majeurs. On note l’absence remarquable des femmes, qui en 1848 sont totalement exclues de la vie politique, on l’a vu plus haut, mais qui en plus sont toujours considérées par la loi comme des mineures. Le droit de voter ne leur est accordé qu’en 1944. 

  2. 27 avril 1848 : l’esclavage est aboli dans les colonies françaises à l'initiative du ministre des colonies Victor Schoelcher.

Remarque

L’idée de supprimer l’esclavage avait déjà émergé en 1789. À cette époque, les députés de la Convention avaient aboli l’esclavage, entre autres choses pour calmer les esclaves dans les colonies des Antilles. Mais Napoléon Bonaparte était revenu sur cette loi et avait rétabli l’esclavage le 20 mai 1802.

Lorsque Victor Schoelcher supprime l’esclavage une nouvelle fois, en 1848 donc, sur place, les gouvernants des colonies et les planteurs ont en général déjà pris les devants. La plupart des Blancs ont en effet compris depuis longtemps que l'abolition était devenue inéluctable et s'y étaient préparés en multipliant les affranchissements. Il n’empêche que l’esclavage, sous une autre forme, peine encore à disparaître. Pour preuve, il existe encore de nos jours.

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Deux mesures emblématiques donc, témoignages d’une marche inaboutie, mais inexorable vers l’égalité.

<b>Alphonse de Lamartine</b>

Alphonse de Lamartine

Fraternité

Dernière avancée de la deuxième république : le développement de la fraternité dans la société. La deuxième république est d’ailleurs parfois nommée « la république sociale », ou encore « la république généreuse ».

Exemple

Sur une idée du socialiste Louis Blanc, le gouvernement provisoire crée le 27 février 1848 les Ateliers Nationaux qui ont pour but de procurer aux chômeurs un petit revenu en échange d'un travail symbolique.

Le 2 mars, un décret réduisant d'une heure la durée de la journée de travail pour tous les salariés est publié.

Ateliers de bienfaisance, temps de travail, suffrage universel, sont des marques fortes de fraternité et de générosité républicaine. Cependant, tant de générosité inquiète les nouveaux élus conservateurs de l’Assemblée constituante. Ceux-ci se regroupent dans un parti qui se nomme « Parti de l'Ordre » leur objectif assumé est le suivant : ramener la république dans le « droit chemin ». Ainsi, la république sociale que veut incarner la deuxième république est davantage une première tentative plutôt qu’une réalité.

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